Balade le long de la Woluwe : la suite

Continuons notre balade le long de la Woluwe pour découvrir les plantes fleurissant dans les lieux humides en ce milieu de juillet : la Scrophulaire aquatiquel’Origan commun, le Géranium mou, la Centaurée jacée, l’Epilobe hirsute et la Reine-des-Prés

La Scrofulaire aquatique (Scrophularia auriculata)

Une plante assez haute (pouvant atteindre 1.5 m) qui pousse au bord de l’eau, dans les endroits bien éclairés.

Scrophulaire aquatique au bord d’un étang

Scrofulaire vient de scrofule, ou écrouelles, une tuberculose des ganglions du cou, que les diverses espèces de scrofulaires étaient censées guérir (comme le roi de France le faisait lorsqu’il apposait ses mains). Le terme vient du latin scrofa, truie, animal particulièrement sujet à cette maladie.

Fleur à deux lèvres

Ses fleurs sont brun rouge. Les pétales forment deux lèvres, comme une tasse munie d’un couvercle. Le pistil est surmonté d’un style assez long.


Feuille de scrofulaire aquatique

A Bruxelles, outre la scrofulaire aquatique, nous pouvons aussi rencontrer la scrofulaire noueuse. On peut les distinguer grâce à leurs feuilles.

Les feuilles de la scrofulaire aquatique sont ovales (celles de la scrofulaire noueuse sont plus larges, avec une base en coeur) et elles possèdent la plupart du temps deux lobes supplémentaires à leur base, au point d’insertion sur la tige.

Les deux espèces de scrofulaires renferment les mêmes principes actifs (harpagosides) que le célèbre harpagophytum (« griffes du diable »), et pourraient donc peut-être remplacer celui-ci, qui est sur-exploité dans sa région d’origine (l’Afrique australe), comme anti-inflammatoire.
Mais attention cependant : elles contiennent aussi de petites quantités de substances cardiotoniques, semblables à celles que renferment la digitale pourpre, et leur consommation est donc contre-indiquée en cas d’hypertension artérielle.

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L’Origan commun (Origanum vulgare)

L’origan commun est une plante aux fleurs pourpres groupées en panicules (c’est-à-dire des grappes composées elles-mêmes de grappes), connues pour ses propriétés aromatiques et médicinales.

Plant d’origan commun

L’origan (Origanum vulgare) est aussi appelé marjolaine vivace. Il ne faut pas le confondre avec sa cousine, la marjolaine vraie (Origanum majorana), qui est également une plante aromatique et médicinale.


Fleurs d’origan (cliquez sur le lien pour agrandir la photo)

L’origan appartient à la grande famille des lamiacées, qui comprend par exemple les lamiers et les menthes. Comme beaucoup de  plantes de cette famille, ses pétales forment deux lèvres.

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Le Géranium mou (Geranium molle)

Pourquoi dépenser ses sous dans une jardinerie pour acheter des géraniums? Ils abondent dans la nature! En ce qui concerne le géranium mou, il faudra toutefois se mettre au ras des pâquerettes (un comble pour un géranium!) pour bien l’observer : c’est en effet une petite plante aux fleurs roses dont la tige est souvent couchée. On le rencontre dans les prairies plutôt sèches et sur le bord des chemins.

Fleur de géranium mou

Les fleurs sont de couleur rose ou pourpre clair, de 8 à 12 mm de diamètre. Elles vont généralement par deux.
Vous pensez peut-être qu’il y a 10 pétales? Eh bien non, il n’y en a que 5 : chaque pétale est échancré jusqu’au tiers de la longueur environ.

Les sépales

Les 5 sépales sont terminés en pointe.

Les 5 sépales sont terminés en pointe.

Ils sont appliqués contre les pétales et nettement plus courts que ceux-ci.


Feuille de géranium mou

Les feuilles sont profondément découpées en cinq à sept segments.
Les feuilles sont profondément découpées en cinq à sept segments.
Les contours sont arrondis.
Les deux faces sont poilues.

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La Centaurée jacée (Centaurea jacea)

Les centaurées sont des plantes aux grands capitules composés de fleurs pourpres ou roses. Il n’est pas toujours facile de distinguer les différentes espèces les unes des autres.
Dans la région bruxelloise, c’est la Centaurée jacée que nous rencontrons le plus souvent, ou bien les hybrides de celle-ci avec la Centaurée noire.

Centaurée jacée : elle peut atteindre 1 m 20 de haut

Les capitules (ce qui paraît être une fleur unique est en réalité un capitule : un amas de petites fleurs, regroupées sur un plateau) sont solitaires au bout des tiges. De couleur pourpre, ils sont assez grands : de 1 à 3 cm de large.
Les fleurs de la périphérie sont plus longues et étalées.


Bractées brunes de la Centaurée jacée

Pour pouvoir identifier les différentes espèces de centaurées, il faut faire attention aux bractées, les pièces florales à la base du capitule.

Chez la Centaurée jacée, les bractées sont brunes et leur extrémité prend une forme de peigne.

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L’Epilobe hirsute (Epilobium hirsutum)

Il y a quelques semaines, nous avons rencontré l’épilobe en épi. Voici maintenant sa cousine, l’épilobe hirsute. C’est également une grande plante pouvant atteindre 1 m 80 de haut, aux fleurs rose vif. Elle vit surtout dans les zones humides, au bord des rivières ou des étangs.

Massif d’épilobes hirsutes au bord de l’étang du Parc des Sources à Woluwe-Saint-Lambert

Les fleurs, d’environ 2 cm de diamètre, ont 4 pétales rose vif, divisés en deux lobes. Au centre, le pistil est terminé par 4 stigmates disposés en croix.

Fleur d’épilobe hirsute

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La Reine-des-prés (Filipendula ulmaria)

Pourquoi s’appelle-t-elle Reine-des-Prés? Probablement à cause de ses tiges dressées, portant fièrement des petites fleurs blanc crème. Elle pousse sur les sols humides, ne supportant pas les sols secs. Elle se rencontre moins fréquemment que dans le passé, à cause de la disparition de nombreuses zones humides.

Massif de Reine-des-Prés au bord d’un étang


Fleurs de Reine-des-Prés

Les fleurs sont petites, blanc jaunâtre, et surtout très odorantes. Elles dégagent une subtile senteur d’amande et servirent autrefois et servent encore à parfumer des desserts, des sauces, des confitures ou des boissons. Elles furent aussi utilisées dans les pots-pourris pour enlever les mauvaises odeurs.


Gros-plan sur une fleur de Reine-des-Prés

Les petites fleurs ont 5 pétales et les étamines sont saillantes.

Les petites fleurs ont 5 pétales et les étamines sont saillantes.


Reine-des-Prés : feuille

Les feuilles ont de 2 à 5 paires de larges folioles latérales, ainsi qu’une foliole terminale trilobée.

Entre chaque paire de grandes folioles, on remarque la présence de petites folioles.

Les feuilles étaient employées dans la pharmacopée traditionnelle comme analgésique. Rien d’étonnant à cela, car elles renferment  de l’aldéhyde salicylique, qui en s’oxydant donne l’acide salicylique dont dérive l’acide acétyl-salicylique, plus connu sous le nom d’aspirine. Et aspirine vient en fait de spirée, un ancien nom donné à la Reine-des-Prés à cause de la forme spiralée de ses fruits!

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A propos La gazette des plantes

La gazette des plantes, un blog qui part à la découverte des végétaux qui nous entourent en Belgique
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2 commentaires pour Balade le long de la Woluwe : la suite

  1. jean claude dit :

    Lorsque j’étais jeune, il y avait des moutons le long de la Woluwe , et un chemin en cendrée entre le dépôt de tram et Woluwe St étienne

    J’aime

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