Qu’est-ce qu’un fruit?
Le fruit est « la » création des angiospermes.
En résumé, un fruit est un organe contenant et protégeant une ou plusieurs graines.
Et une graine est un embryon de plante, entouré de réserves nutritives (l’albumen) et d’une enveloppe protectrice.
Chez les gymnospermes, l’autre groupe de plantes qui ont des graines (ce sont essentiellement les conifères), les graines ne sont pas protégées par un fruit, elles sont « nues ». Gymno signifiait « nu » en grec ancien; de là vient notamment gymnastique car les Grecs s’entraînaient nus.
D’où provient le fruit?
Tout fruit provient d’une fleur fécondée.
Prenons donc une fleur simple (voir photo ci-dessous).
Au centre et protégé par les pétales se trouve l’organe femelle (le pistil) qui est composé d’un ou de plusieurs carpelles.
Chaque carpelle est un ensemble qui comprend (de haut en bas) le stigmate, le style et l’ovaire contenant un ou plusieurs ovules.
Remarque : les carpelles peuvent être séparés ou bien soudés en tout ou en partie. Dans le cas de la Campanule gantelée par exemple, nous observons trois stigmates mais un seul style.
Le stigmate est une surface visqueuse qui capte les grains de pollen émis par les étamines (les organes mâles de la fleur).
Le style est un fin tuyau cylindrique reliant les stigmates à l’ovaire.
L’ovaire est une sorte d’urne close contenant un ou plusieurs ovules.
L’ovule est un sac qui contient la cellule reproductrice femelle (appelée oosphère ou gamète femelle chez les végétaux).
Remarque : chez les animaux, c’est la cellule reproductrice femelle elle-même qui est appelée ovule.
Après la fécondation, l’ovaire deviendra le fruit, et l’ovule se transformera en graine.
Que se passe-t-il lors de la fécondation?
Chez les angiospermes, il y a en fait deux fécondations!
Les plantes à fleurs ne s’ennuient donc pas!!!
Examinons ce qui se passe.
Le grain de pollen est libéré par les étamines, les organes mâles. Il contient les cellules reproductrices mâles (les gamètes mâles), comparables aux spermatozoïdes des animaux.
Le grain arrive sur le stigmate, apporté par le vent ou par des insectes. Il va alors « germer », c’est-à-dire qu’il va émettre un filament, le tube pollinique, qui va parcourir le style et arriver jusqu’à l’ovule. C’est ce tube que les gamètes mâles vont emprunter.
Arrivé au sein de l’ovule, un gamète mâle va s’unir à la cellule reproductrice femelle (l’oosphère) : c’est une première fécondation qui aboutit à la formation d’un embryon, c’est-à-dire une nouvelle plante.
Un autre gamète mâle va lui fusionner avec deux autres cellules de l’ovule, produisant ainsi l’albumen, qui servira de réserves nutritives. C’est la seconde fécondation.
Une petite animation de l’encyclopédie Larousse (nécessite Adobe Flash Player) permet de bien visualiser le processus.
L’ovule s’est donc transformé en graine, qui protège l’embryon et lui fournit de quoi se nourrir au début de son développement.
Et le fruit dans tout cela?
Pendant la transformation de l’ovule en graine, l’ovaire a lui aussi beaucoup changé.
Le but de ces changements est toujours le même : protéger la graine et assurer sa dissémination.
Mais les modifications vont revêtir de multiples formes!
– le tissu entourant la graine pourra devenir charnu (la cerise) ou plutôt déshydraté (le fruit du pissenlit);
– si le pistil est constitué de plusieurs carpelles, le fruit sera alors formé de plusieurs parties, plus ou moins soudées les unes aux autres (la framboise);
– si une autre partie que l’ovaire est aussi englobée dans les tissus du fruit, on parlera de faux fruit (la fraise);
– et si c’est tout une inflorescence (un groupe de fleurs) qui est transformée en une fois, on obtiendra une structure complexe appelée infrutescence (l’ananas).
Dans les prochains billets, la Gazette des plantes va illustrer cette grande diversité dans les formes en vous présentant quelques fruits communs de nos régions.