L’Orme a été victime au 20e siècle de deux épidémies qui l’ont décimé. Il est par conséquent réconfortant d’en observer encore quelques spécimens, d’autant plus qu’ils arborent en ce début d’hiver un magnifique feuillage doré. Vous verrez en outre qu’il est très facile d’identifier un orme grâce à ses feuilles.
Si, en ce début du mois de décembre, vous rencontrez au cours de l’une de vos balades un feuillu qui arbore encore et toujours de belles feuilles jaunes, la probabilité est grande que cela soit un noisetier. Mais si vous vous approchez et constatez que la base des feuilles est asymétrique, alors vous avez de la chance et êtes en présence d’un orme rescapé!
Les ormes ont en effet été exterminés (et le sont encore) par une maladie appelée graphiose, causée par un champignon (Ophiostoma ulmi) qui se sert comme vecteur du scolyte de l’orme, un coléoptère.
Identification
Il est facile de reconnaître un orme à ses feuilles.
Elles sont souvent nettement asymétriques, le limbe descendant plus loin sur le pétiole d’un côté que de l’autre.
Comparez la feuille d’un orme champêtre (ci-contre) avec celle du noisetier (ci-dessous). Cette dernière est bien symétrique et cordée à la base : elle prend la forme d’un cœur.
Il est en revanche plus malaisé de distinguer les espèces d’ormes entre elles, surtout en hiver! Dans nos contrées nous pouvons en rencontrer quatre, mais la première (Ulmus laevis) est rare en région bruxelloise.
– L’Orme lisse (Ulmus laevis) a des feuilles dont les dents sont nettement incurvées vers le haut.
– L’Orme des montagnes (Ulmus glabra) dont les feuilles sont souvent terminées non pas par une, mais par 2 ou 3 pointes au sommet. Elles sont en outre assez peu asymétriques. Elles possèdent de 12 à 18 paires de nervures latérales.
– L’Orme champêtre (Ulmus minor) est l’orme le plus courant chez nous. Ses feuilles sont assez petites (4 à 8 cm de long), très asymétriques à la base et sont munies de 7 à 12 paires de nervures latérales.
– L’Orme de Hollande (Ulmus x hollandica). Ce dernier est un hybride naturel entre l’Orme des montagnes et l’Orme champêtre. Ses feuilles sont généralement plus grandes que celles de l’Orme champêtre : de 7 à 16 cm de long.
La distinction entre l’Orme champêtre et l’Orme de Hollande est très difficile. L’Atlas de la Flore de Bruxelles incorpore d’ailleurs les données de l’Orme de Hollande dans celles de l’Orme champêtre.
L’Orme champêtre en hiver
Son tronc est plutôt brun, et entaillé par de profondes fissures verticales.
L’Orme champêtre aime la pleine lumière (il est héliophile).
Au Moyen-Age, il fut par conséquent souvent planté sur la place des villages et des bourgs, servant parfois d’arbre de justice, d’arbre à gibet, ou bien simplement de lieu de rendez-vous ou de repère dans le paysage.
Son écorce est utilisée en décoction pour soigner les affections cutanées. Jadis on la faisait aussi bouillir dans du lait pour traiter la jaunisse.
Concassée, elle peut être appliquée en pommade pour soulager non seulement les maladies de peau, mais également les rhumatismes et les douleurs de la sciatique.
Source: Le Petit Larousse des plantes qui guérissent
Ses rameaux disposés de manière alterne lui donnent en hiver une silhouette facilement reconnaissable, en arêtes de poisson ou en peigne.
Puisqu’il a gardé une bonne partie de ses feuilles, profitons-en pour en parler. Elles furent parfois utilisées (en Russie et en Angleterre) pour faire des tisanes ou du thé.
Séchées puis réduites en poudre, elles peuvent servir à faire des soupes, voire même du pain quand on la mélange à de la farine.
Elles sont aussi employées comme fourrage.
Sources :
– COUPLAN François, Le Régal Végétal, Sang de la Terre, Paris, 2015
– RAMEAU et al., Flore forestière française, Tome 1, IDF, Paris, 1989
Les bourgeons sont petits, ovoïdes et recouverts d’écailles marron, dont le bord est muni de poils blancs. Ils sont écartés du rameau.
Le bourgeon terminal est très légèrement incurvé.
En gemmothérapie, ils sont employés pour lutter contre des affections cutanées comme l’eczéma, l’herpès ou l’acné.