Voici encore quelques plantes diverses vues récemment.
Une star de la phytothérapie : l’Epilobe à petites fleurs, une pique-assiette : l’Odontite rouge, une autre plante médicinale, recommandée par Hippocrate : l’Erythrée petite centaurée, et finalement une plante que l’homme a adoré autrefois, et qu’il détruit maintenant : le Solidage géant.

Epilobe à petites fleurs

Odontite rouge

Erythrée petite centaurée

Solidage géant
L’Epilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum)
Voici une plante, pouvant atteindre 80 cm, qui affectionne les endroits humides : bords des rivières ou des étangs, zones inondables etc. Mais en fait, on le trouve presque partout : c’est l’épilobe le plus fréquent dans la région bruxelloise.
Il fleurit de juin à septembre. Ses fleurs ont 4 pétales rose pâle à deux lobes; elles sont petites (6 à 7 mm de diamètre), et toujours dressées.
Au centre de la fleur, les quatre stigmates sont d’abord dressés, puis s’étalent en formant une croix au centre. Ce trait permet de le distinguer d’autres épilobes dont les stigmates ressemblent à des massues.
Les feuilles sont alternes dans la partie supérieure et opposées dans la partie inférieure.
La tige et les feuilles sont duveteuses, tandis que l’Epilobe des montagnes (Epilobium montanum), espèce fort semblable, ne paraît pas poilu car ses poils sont très ras.
L’Epilobe à petites fleurs a été rendu célèbre par Maria Treben, une herboriste autrichienne, auteure du best-seller La Santé à la Pharmacie du Bon Dieu. Une tisane préparée avec les feuilles pourrait aider à soigner les troubles de la prostate.
Haut de la page
L’Odontite rouge (Odontites vernus)
Dans la catégorie des plantes qui s’invitent chez d’autres pour manger à leur table, tout le monde connaît le gui. En voici une autre, l’Odontite rouge.
Ce sont des hémi-parasites, ou parasites partiels. En effet, d’une part ces plantes sont vertes, elles possèdent des feuilles, et pratiquent donc la photosynthèse pour fabriquer leurs sucres.
Mais l’Odontite rouge va d’autre part lancer des suçoirs (appelés haustoria) qui permettront à ses racines de se fixer sur les racines des plantes environnantes (surtout des graminées) et de capter les sels minéraux et l’eau puisés par celles-ci.
On va donc la rencontrer là où poussent les graminées : champs cultivés, prairies, bords des routes, friches etc.
Elle fait partie de la famille des Orobanchacées dans laquelle on trouve une autre hémi-parasite assez courante chez nous : le Mélampyre des prés (Melampyrum pratense).
Les fleurs rosées ou rougeâtres se retrouvent en épis feuillés en haut des tiges.
Les pétales forment deux lèvres écartées. Toute la plante est couverte de poils courts.
Malgré son nom latin (vernus signifie printanier), c’est une espèce qui fleurit assez tardivement.
La sous-espèce Odontites vernus vernus fleurit en juin-juillet, et l’autre sous-espèce Odontites vernus serotinus (serotinus veut dire tardif) fleurit de juillet à octobre.
Cette floraison tardive a comme conséquence que la fructification arrive peu avant les moissons. C’est peut-être une stratégie pour disséminer les graines : celles-ci seront récoltées en même temps que les grains de graminées, et, avec un peu de chance, seront involontairement replantées dans une autre parcelle.
Haut de la page
L’Erythrée petite centaurée (Centaurium erythraea)
C’est l’une des 11 espèces de gentianes que l’on peut rencontrer en Belgique. Elle aime bien les endroit caillouteux et bien ensoleillés.
C’est une plante basse, en général pas plus haute que 30 cm, aux fleurs roses, ayant généralement une tige érigée solitaire qui se ramifie au sommet.
Elle possède sur sa tige des feuilles opposées, ovales et assez larges.
Elle fleurit en juillet et en août.
Les fleurs ont 5 pétales étalés, d’un beau rose vif.
Elle était connue dès l’Antiquité pour ses propriétés fébrifuges : elle fut recommandée par Hippocrate, et on l’appelle communément Herbe-à-la-Fièvre.
Elle jouit aujourd’hui d’une bonne réputation comme anti-inflammatoire, notamment contre les maux d’estomac.
Haut de la page
Le Solidage géant (Solidago gigantea)
C’est une plante qui atteint facilement 1.5 m de haut. Elle fleurit de juillet à octobre et crée rapidement, grâce à sa reproduction par rhizome, de jolis massifs denses de fleurs jaunes, très esthétiques.
C’est pour cette raison qu’elle fut importée d’Amérique du Nord au 17ème siècle, comme plante ornementale.
C’est aussi une plante très mellifère, attirant beaucoup d’abeilles, de mouches et de papillons.
Mais de nos jours, elle est honnie et mise sur les listes noires d’espèces à éradiquer. Non pas parce qu’elle ne sent pas très bon, mais parce qu’elle est considérée comme une plante invasive, nuisant à la biodiversité car elle empêche d’autres plantes locales de pousser.
Certains la qualifient même de « peste », mais la peste ne serait-elle pas l’espèce humaine, qui privilégie aujourd’hui plus que jamais la plantation d’espèces ornementales dans les jardins au lieu d’espèces locales, ouvrant ainsi le champ à de futures « invasions »?
Il y a trois espèces de solidages dans nos régions. La seule espèce indigène est la Verge d’or (Solidago virgaurea), qui se reconnaît aisément parce que ses grappes de fleurs ne sont pas unilatérales, contrairement aux deux autres.
Les deux autres sont le Solidage géant et le Solidage du Canada (Solidago canadensis). Toutes deux ont donc des grappes de fleurs disposées d’un seul côté du pédoncule.
Le Solidage géant se distingue du Solidage du Canada par sa tige glabre et souvent rougeâtre, ainsi que par sa taille plus petite (contrairement à ce que son nom laisserait supposer) : le Solidage du Canada peut atteindre 2.5 m de haut.
Pour terminer, ajoutons que le Solidage géant est utilisé en phytothérapie, notamment contre les affections rénales (cystites etc.)
Merci pour cet article très intéressant.
J’aimeJ’aime