Le temps est à la pluie. C’est une bonne occasion pour faire un peu de botanique théorique. Examinons aujourd’hui le développement d’une tige.
Les plantes à fleurs construisent leur tige par le sommet. C’est en effet à la pointe de la tige, un endroit appelé apex caulinaire, que se trouve un site de production (potentiellement illimitée) de cellules.
La construction de la tige est répétitive : un même motif élémentaire va se répéter un certain nombre de fois lors de la croissance. Ce motif est le tronçon composé du nœud et de l’entre-nœud.
Le nœud est la partie de la tige où est situé un bourgeon et où s’insère une feuille (ou plusieurs selon les espèces). L’entre-nœud est la distance séparant deux nœuds.
Cet ensemble nœud – entre-nœud porte un nom en botanique : il s’agit d’un phytomère.
On peut donc considérer une tige comme un empilement de phytomères.
Au début du développement, les entre-nœuds restent très courts. La plante met d’abord en place les ébauches des feuilles. Ce phénomène est très visible chez la Croisette commune (Cruciata laevipes) par exemple.
Le temps qui sépare l’initiation de 2 feuilles successives s’appelle un plastochrone et dépend de l’espèce considérée.
Ce n’est qu’après l’apparition et la formation des feuilles que les entre-nœuds s’allongeront, entraînant l’espacement des feuilles. On parle de croissance intercalaire. Comparez la photo ci-dessus avec celle ci-dessous.
Il existe toutefois des exceptions à ce principe. Chez les végétaux dont les feuilles forment des rosettes basales, les entre-nœuds ne s’allongent pas et restent très courts. Cela donne l’impression que les feuilles partent toutes du même niveau sur la tige. Exemple : le Plantain majeur (Plantago major).