
Mais ce ne sera pas le cas cette année. A cause de la chaleur et de la sécheresse, elles ont déjà bruni. Survivre en attendant la pluie est leur unique préoccupation, et c’est une mauvaise chose pour les insectes et certains oiseaux.
Les landes de Campine
Il y a deux ans, la Gazette vous emmenait en balade dans l’une de ces landes : celle de Kalmthout au temps de la bruyère, au moment où elle s’habille de rose et de pourpre.
Ces couleurs magnifiques sont dues d’abord aux fleurs de la Bruyère des marais (Erica tetralix), qui jouent le premier rôle en juillet et en août. Elles passent ensuite le relais à la Callune (Calluna vulgaris).
La Bruyère des marais pousse dans les creux humides et marécageux, justifiant bien son nom. Elle est résistante et peut endurer sécheresse et chaleur.
La Callune préfère les endroits secs et bien ensoleillés sur des sols acides. On la trouve également dans les bois clairs.
2018, une très mauvaise année
Les landes de Campine sont en mauvais état selon l’ANB, l’agence flamande pour la nature et les bois. Une bonne partie des bruyères est desséchée et ne fleurira plus.
La lande semble avoir déjà revêtu ses habits automnaux.
Pour les plantes, la situation n’est pas catastrophique. Les pluies annoncées dans les prochains jours leur permettront, non pas de fleurir et de fructifier, mais simplement de survivre. Le sol contient en outre une réserve de graines qui suffit à assurer la pérennité des espèces durant quelques années.
Bien sûr, leur situation deviendrait nettement plus grave si le manque d’eau devait continuer l’année prochaine.
Les circonstances sont plus critiques pour les insectes qui se nourrissent du nectar produit par les bruyères. Les Callunes attirent les abeilles, qu’elles soient domestiques ou sauvages. Chez les Bruyères des marais le tube de la corolle est trop long pour que la trompe des hyménoptères (abeilles, guêpes etc.) puisse atteindre le nectar.
C’est un insecte minuscule, un thrips, qui va profiter du breuvage, et se charger par la même occasion de la pollinisation croisée. Cet insecte se nomme Ceratothrips ericae.
Nous vous conseillons de lire ou de relire La lande de Kalmthout au temps de la bruyère pour en savoir plus sur cet animal et la pollinisation de la Bruyère des marais.
Cet été, puisque les fleurs sont peu nombreuses et que le nectar manque, le nombre des insectes pollinisateurs a fortement baissé sur la lande. Et cela signifie également moins de nourriture pour les oiseaux insectivores.
Les conséquences de cette sécheresse se feront sentir au moins jusqu’à l’année prochaine. Heureusement aucun incendie important n’est (encore) survenu cet été. A plus long terme, il est inévitable que des espèces disparaîtront et que d’autres feront leur entrée sur la lande. Rendez-vous dans 10 ans…
Sources :
– Jos Vandervelden; De heide zal dit jaar niet purper kleuren; VRT; 6 août 2018
– Meer dan 1/3 van de heide verdord; Internetgazet; 6 août 2018