Merci pour vos nombreuses réponses !
Certaines étaient exactes, d’autres étaient fort proches de la solution.
Le suspense devient insoutenable, le moment de vérité est arrivé ! De quelle espèce s’agit-il ?
Les explications ci-dessous…
Une Anémone ?
Toutes les réponses reçues mentionnent des Anémones. À juste titre car deux traits caractéristiques des Anémones sont visibles sur la photo.
La première chose que l’on remarque est l’absence de sépales verts. On ne voit que des pétales colorés. C’est un trait typique des Anémones.
Juste ! Les botanistes désignent les pièces externes des fleurs des Anémones sous le vocable de sépales !
Mais les « sépales » de notre espèce sont organisés en deux cercles concentriques (au minimum), comme le montre la photo suivante. Vous êtes donc en droit de parler de sépales pour les pièces externes et de pétales pour les internes. Ou bien, puisque toutes les pièces se ressemblent, vous pouvez également les appeler tépales.
Si vous désirez en savoir plus sur la différence entre sépales et pétales, (re)lisez cet article : La plante à l’affiche : l’Anémone pulsatille, avec ou sans pétales ?
Une autre caractéristique des Anémones est la présence de trois bractées sous la fleur.
Chaque bractée est palmatiséquée : elle adopte une forme palmée (en forme de main) et est divisée en trois segments, la découpe atteignant la base du limbe.
Une Anémone pulsatille ?
Non, car l’Anémone pulsatille ne possède que 6 sépales (ou tépales). Notre Anémone mystère en a beaucoup plus (entre 10 et 20).
La Gazette a publié un dossier en trois parties sur l’Anémone pulsatille :
La plante à l’affiche : l’Anémone pulsatille, avec ou sans pétales ? ;
L’Anémone pulsatille (2) : un peu de nectar et beaucoup de poils ;
L’Anémone pulsatille (3) : floraison, fructification, habitat … et un peu de classification.
Une Anémone hépatique?
Non plus. Plusieurs différences avec notre Anémone martienne peuvent être trouvées sur les photos suivantes.
L’Anémone hépatique n’a que 6 à 9 sépales/tépales, moins donc que notre invitée mystère. En outre, ses étamines sont blanches et non jaunes.
Notons sur la photo ci-dessous une particularité de l’Anémone hépatique. Elle semble disposer de trois sépales bien verts. Eh bien non, il s’agit de trois bractées qui simulent un calice !
On retrouve ce même trait chez l’Anémone pulsatille, du moins au début de la floraison.
Une Anémone des Apennins ?
On brûle ! L’Anémone des Apennins et notre Anémone mystérieuse sont en effet très semblables.
Nous n’avons pas encore examiné le pédicelle de notre Anémone. Il est très poilu, et les poils sont étalés, disposés presque perpendiculairement par rapport au pédicelle.
Par contre, les sépales sont glabres.
Or l’Anémone des Apennins aurait eu des poils apprimés, c’est-à-dire appliqués contre le pédicelle, et les sépales auraient été légèrement poilus.
L’Anémone de Grèce (Anemone blanda)
C’est la bonne réponse !
L’Anémone de Grèce provient d’une région qui s’étend des Balkans au Caucase et à la Syrie. En Belgique, elle est cultivée depuis longtemps dans les jardins ; elle s’en échappe et se naturalise ici et là, dans des parcs ou des cimetières. Les photos montrées sur cette page ont été prises dans le cimetière de Watermael-Boitsfort, une commune de la région bruxelloise (station découverte par notre ami Jean-Paul).
Son nom scientifique, Anemone blanda, lui fut attribué par deux botanistes autrichiens, Schott & Kotschy. Blanda est un mot latin signifiant attrayant, séduisant.
Schott & Kotschy
Heinrich Wilhelm Schott est un botaniste autrichien du 19e siècle (1794-1865). Il fut jardinier de la Cour impériale de Vienne et transforma une partie du parc du château de Schönbrunn en jardin anglais.

Heinrich Wilhelm Schott
(via Wikimedia Commons)
Il est surtout connu pour avoir publié plusieurs études, non pas sur les Anémones, mais sur les Aracées. Il fit réaliser à ses frais plus de 3400 dessins d’Aracées, qui se trouvent aujourd’hui dans les archives du Musée d’histoire naturelle de Vienne. Il s’intéressa également aux plantes des Alpes 1.
Theodor Kotschy (1813 – 1866) est aussi un botaniste et zoologiste autrichien. Il effectua des recherches botaniques approfondies dans tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord 2.
Une Orchidée, endémique de la Grèce et de Chypre, lui est dédiée : l’Ophrys kotschyi.
Nous avons donc le plaisir d’octroyer la médaille d’or du botaniste émérite à :
Simler Noe,
YoSB,
Pascale Hindricq
et Baken
Sources :
1 : Riedl-Dorn Christa ; Schott, Heinrich Wilhelm ; Neue Deutsche Biographie ; n° 23 ; 2007 ; pp. 494-495 ↑
2 : Austrian Biographical Encyclopaedia 1815-1950 (ABL) ; volume 4 ; Austrian Academy of Sciences ; Vienne 1969 ; p. 160 ↑
Effectivement il faut avoir l’oeil d’un botaniste pour réussir à la différencier de ses sœurs!
Merci pour la médaille et à bientôt.
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Merci pour le voyage, le dépaysement et la démonstration. Accessoirement, satisfaite d’avoir trouvé 🙂
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