Le long d’un sentier champêtre, en pleine ville

Pas besoin d’aller bien loin pour faire de la botanique. Même dans une grande ville comme Bruxelles, il suffit d’un petit sentier, coincé entre un lotissement et une voie ferrée. On se croit en pleine campagne. On peut y rencontrer la Vesce cracca, l’Onagre bisannuelle, la Tanaisie commune, et l’Herbe aux chantres.
Un endroit bucolique, mais pour combien de temps encore? La pression immobilière est grande…

Vesce cracca

Onagre bisannuelle

Tanaisie commune

Herbe aux chantres

Herbe aux chantres


La Vesce cracca (Vicia cracca)

Epi de fleurs de la Vesce cracca

Voici encore une légumineuse, pardon une Fabacée devons-nous dire aujourd’hui. C’est donc une cousine des trèfles et des luzernes (rappelez-vous, nous avons déjà parlé de la Luzerne cultivée et de la Luzerne à fruits en faux).
Toutes ces plantes sont des « engrais verts » qui enrichissent le sol (lire le dossier sur les légumineuses).

Les vesces sont des plantes grimpantes grâce à leurs vrilles. Vesce dérive d’ailleurs du latin vincio, signifiant « je m’attache« .

Et la Vesce cracca se distingue aisément des autres vesces grâce à ses fleurs groupées en épis. Elle est d’ailleurs parfois appelée Vesce à épis.
Les fleurs bleu-violet poussent toutes du même côté du pédoncule. Elles sont très mellifères.

On la rencontre souvent dans les terrains vagues, ainsi que le long des chemins et des routes.


Chaque feuille est composée d’un grand nombre de folioles et possède une vrille terminale

Chaque feuille est composée de 8 à 15 paires de folioles.

La feuille se termine par une vrille.
Les vrilles s’agrippent à d’autres plantes et permettent à la vesce de se hisser vers la lumière.


Haut de la page


L’Onagre bisannuelle (Oenothera biennis)

Onagre bisannuelle au bord d’un chemin

Une plante spectaculaire, tout d’abord parce qu’elle se voit de loin : elle peut atteindre 2 m. de haut!

Elle n’est pas indigène : elle provient d’Amérique du Nord, et fut introduite en Europe au 17ème siècle comme plante ornementale.

A l’état sauvage, elle pousse souvent sur des sols érodés : dans les terrains en friche ou le long des chemins ou des voies ferrées par exemple.

C’est une plante qui aime faire la grasse matinée, suivie d’une bonne sieste durant l’après-midi! Ce n’est en effet qu’à la fin de la journée qu’elle ouvrira ses fleurs parfumées, attirant alors de nombreuses abeilles ou des papillons. L’un de ses surnoms populaires est d’ailleurs « Belle du Soir« .

Les fleurs faneront au lever du jour suivant, et seront remplacées par des nouvelles en début de soirée.


Les fleurs d’Onagre bisannuelle ont des sépales verdâtres

Trois espèces d’onagres sont fréquentes dans nos régions.
Comment les distinguer?

L’onagre à petites fleurs (Oenothera parviflora ou Oenothera deflexa selon les sources) a, comme son nom l’indique, des fleurs plus petites, de 15 à 20 mm. de diamètre.
Les fleurs de l’Onagre bisannuelle ont un diamètre de 4 à 5.5 cm.


Les fleurs de l’Onagre à sépales rouges ont des sépales rougeâtres

Les fleurs de l’Onagre à sépales rouges (Oenothera glazioviana), la troisième espèce, la plus fréquente à Bruxelles,  sont encore plus grandes : de 5 à 8 cm de diamètre.
Et leurs sépales sont rougeâtres (voir photo ci-contre), tandis que ceux de l’Onagre bisannuelle sont verts.


La tige de l’Onagre bisannuelle n’est pas ponctuée de points rouges

En outre, la tige de l’Onagre bisannuelle n’est pas ponctuée de points rouges à la base des poils, contrairement à celle de l’Onagre à sépales rouges.

L’huile d’onagre, très riche en acides  gras polyinsaturés, est utilisée en médecine, notamment pour réguler le rythme hormonal, dans la lutte contre l’eczéma et d’autres affections cutanées, le diabète ou encore l’arthrite.

Déjà consommées par les Indiens d’Amérique du Nord, les racines étaient aussi mangées chez nous au 19ème siècle sous le nom de jambon du jardinier.
Mais les jeunes feuilles et les fleurs sont également comestibles.


Haut de la page


La Tanaisie commune (Tanacetum vulgare)

La tanaisie est une plante vigoureuse, à tiges dressées qui peuvent atteindre 1,50 m de haut. Elles sont surmontées de capitules jaune d’or.

Massif de tanaisies

Elle pousse sur des sols perturbés et souvent même pollués (par des pesticides, ou d’autres produits chimiques de synthèse) : terrains vagues, zones industrielles, ou bords des routes et des chemins.

Capitules de tanaisie

La tanaisie est une Astéracée, donc une fleur composée.

L’inflorescence est constituée de capitules en corymbe composés uniquement de fleurs en tube de couleur jaune d’or. Il n’y pas de ligules, c’est-à-dire de fleurs en languette.


La floraison est fortement odorante. La tanaisie contient des principes actifs odorants qui sont censés éloigner de nombreux insectes comme les fourmis, les mites, les puces, les tiques et les punaises.
Elle fut cultivée autrefois comme plante médicinale par les moines, et peut être utilisée à petite dose en cuisine.
Mais attention! A plus forte dose, elle devient toxique et hallucinogène!


Haut de la page


L’Herbe aux chantres (Sisymbrium officinale)

Elle pousse dans les décombres ou sur les bords des chemins.
Les tiges ont de 30 à 100 cm, avec des rameaux souvent très étalés, voire horizontaux, ce qui lui donne une allure générale caractéristique de « gringalet ».

Un port très étalé, une allure grêle

Fleurs à 4 pétales

C’est une crucifère (une Brassicacée dans la nomenclature moderne) : ses fleurs possèdent donc 4 pétales d’un jaune pâle.

Elles sont très petites, ayant un diamètre d’environ 3 mm.


Les fruits sont appliqués sur la tige

Il n’est pas facile de distinguer les différentes espèces de Brassicacées jaunes : les choux (dont le colza), les moutardes etc…

Un trait caractéristique de l’Herbe aux chantres est que les fruits (des siliques) sont étroitement appliqués contre la tige.


Pourquoi appelle-t-on cette plante l’Herbe aux chantres? Parce que son efficacité contre les extinctions de voix est connue depuis l’Antiquité! (Le chantre est la personne qui assure les chants dans les offices liturgiques).
Les Romains et les Grecs l’utilisaient aussi pour faciliter la cicatrisation des plaies. Aujourd’hui,  elle entre dans la composition de nombreuses crèmes de beauté grâce à ses propriétés antirides. Il ne faut donc plus la considérer comme une mauvaise herbe!


Haut de la page

A propos La gazette des plantes

La gazette des plantes, un blog qui part à la découverte des végétaux qui nous entourent en Belgique
Cet article, publié dans 07 En Juillet, Les plantes à l'affiche, est tagué , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

2 commentaires pour Le long d’un sentier champêtre, en pleine ville

  1. Ping : A l’affiche cette semaine : juillet (sem. 4 / 2) … Toujours le même sentier bucolique | La Gazette des Plantes

  2. christian dit :

    Cette systématique en photos est très intéressante,elle permet une mémorisation plus facile des familles ,en visualisant les espèces,donc leur différence entre elles.
    Quelques schémas pourraient encore améliorer les présentations en cas d’élément particulier.Dans tous les cas bravo et merci!

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.