Voici assurément une plante très abondante en hiver. On voit ses jeunes feuilles tout le long des chemins. Très facile à reconnaître car elle ressemble au persil, c’est la première de sa famille à apparaître, et elle sera aussi la première à fleurir dès le mois d’avril.
Il est difficile de ne pas le voir lors de vos balades hivernales. Non pas au plus profond des grands bois, contrairement à ce que son nom latin (Anthriscus sylvestris) laisserait supposer, mais plutôt le long des chemins fréquentés, à la périphérie des villes ou villages. Il se reconnaît aisément : il forme dès le mois de novembre de grandes taches d’un beau vert jaune.
Il recherche les sols enrichis en azote, notamment à cause des activités humaines (par exemple les déjections des chiens).
Les grandes colonies qu’il constitue sont caractéristiques des plantes qui se propagent surtout de manière végétative grâce à leur rhizome (tige souterraine). De plus il produit après la floraison de grandes quantités de graines qui lui permettront de gagner de nouveaux territoires. Originaire d’Europe et d’Asie occidentale, il est considéré comme étant invasif dans plusieurs régions des Etats-Unis 1.
Examinons les feuilles de plus près. Elles sont pennées : deux rangées de folioles sont disposées de manière opposée le long de la nervure principale.
Zoomons maintenant sur une foliole : elle est elle-même pennée. Deux rangées de folioles (secondaires ou foliolules) sont placées le long de la nervure de la foliole (appelée nervure secondaire). Dans ce cas, on dit que la feuille est bi-pennée.
Les foliolules pourraient également être pennées; la feuille serait dans ce cas tri-pennée.
Classification
Lorsque les fleurs apparaîtront en avril, vous verrez qu’elles seront disposées en ombelles.
(Si vous voulez plus d’informations au sujet du Cerfeuil sauvage à l’état adulte, sa comestibilité, les risques de confusion, etc., lisez ou relisez l’article que la Gazette lui avait consacré).
Le Cerfeuil sauvage fait donc partie de la famille des Ombellifères, appelées désormais les Apiacées . C’est même la première Apiacée à fleurir dans nos régions, un mois environ avant le Cerfeuil penché (Chaerophyllum temulum).
🔍 *—* : indique ce qui a changé pour les anthrisques dans la dernière classification APG IV. Un clade (un niveau) supplémentaire a été ajouté : celui des Super Astéridées.
Le genre Anthriscus n’est représenté en Belgique que par 3 espèces. Outre notre Anthriscus sylvestris, on rencontre aussi, mais moins fréquemment, Anthriscus caucalis (l’Anthrisque des dunes) et Anthriscus cerefolium (le Cerfeuil commun).
Le Cerfeuil sauvage, un bactéricide
Nous avons vu que le Cerfeuil sauvage est tellement commun au bord des routes et des chemins qu’il est souvent considéré comme envahissant. Toutefois, des recherches récentes ont montré qu’il possède des propriétés bactéricides 2. Il pourrait donc être employé dans le futur par l’industrie pharmaceutique.
Notez que plusieurs autres Apiacées disposent également de vertus anti-bactériennes. C’est le cas notamment du Torilis du Japon (Torilis japonica), de la Carotte sauvage (Daucus carota), de l’Egopode podagraire (Aegopodium podagraria) et de la Berce commune (Heracleum sphondylium). Ce sont toutes des plantes courantes dans nos contrées qui pourraient peut-être servir de pesticides biologiques 3.
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Sources :
1 : Wikipedia; Anthriscus sylvestris; Octobre 2016
2 : Eun Ju Cho et al.; Antibacterial activity and protective effect against gastric cancer by Anthriscus sylvestris fractions; Horticulture, Environment and Biotechnology; Volume 54, Issue 4, pp 326–330; Août 2013
3 : Brković L. Duško et al.; Antibacterial activity of some plants from family apiaceae in relation to selected phytopathogenic bacteria; Faculty of Science, Kragujevac, Serbia and Montenegro; Avril 2006